Le mois dernier, le chef du Hamas palestinien Ismaël Hanyeh était assassiné en Iran, dans une opération attribuée à Israël. C’est Yahya Sinwar, considéré comme le cerveau des attaques anti-israéliennes du 7 octobre, qui lui a succédé. Le nouveau chef du mouvement islamiste armé se cache dans les tunnels de Gaza, et Israël a promis de le tuer aussi. Ces changements à la tête du Hamas sont naturellement suivis par les membres et sympathisants de l’organisation, considérée comme terroriste par les États-Unis et l’UE. Notre envoyé spécial a pu s’entretenir avec l’un d’entre eux à Hébron, la plus grande ville de Cisjordanie.
À Hebron vivent d’anciens députés palestiniens Hamas et d’autres figures de premier plan du mouvement islamiste. Certains ont été arrêtés par Israël au lendemain des attaques du 7 octobre, et ceux qui ont depuis été libérés préfèrent rester discrets.
C’est sous couvert d’anonymat que ce proche du Hamas accepte de nous parler des conséquences de l’assassinat d’Ismaël Haniyeh, le chef du mouvement. « Le Hamas, dit-il, est peut-être un mouvement politique différent des autres : à chaque fois qu’un chef est tué, le mouvement se renforce. C’est parce qu’ils croient en leurs idées. C’est impossible de tuer une idée. »
Selon lui, Israël a commis une erreur en assassinant Ismaël Haniyeh, l’homme qui incarnait la diplomatie du Hamas. Yahia Sinwar, le nouveau chef du mouvement, pourrait se montrer plus intransigeant : « Maintenant, c’est l’époque de Yahia Sinwar qui commence. Alors que la guerre est très dure avec Israël, Sinwar vit avec le peuple palestinien à Gaza. Il est plus ferme qu’un chef qui vit en dehors de Gaza. »
Notre interlocuteur pense qu’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens serait une victoire pour Yahia Sinwar. Et il en est persuadé : les attaques du 7 octobre ont renforcé la popularité du Hamas chez les Palestiniens.